La présente fiche correspond à un souhait communal de rendre plus lisible le territoire du schéma directeur. Cette thématique a déjà été abordée dans le cadre d'une étude menée par le bureau d'études TRACES, mais qui n'a pas été finalisée. Concrètement, il s'agissait d'établir un état des lieux de la question de la signalétique sur la commune, afin d'évaluer son efficacité dans sa fonction d'orientation des usagers du territoire, mais aussi de proposer une ligne graphique commune à l'ensemble du mobilier relatif à cette signalétique.
Dans le cadre du schéma directeur, nous ne reviendrons pas sur les conclusions de l'étude menée par TRACES qui, à notre sens, sont engrangées. On s'attachera donc davantage dans ce cadre à formuler des recommandations relatives à l'intégration paysagère de la signalétique sur le territoire du schéma directeur, notamment au regard de la fonction commerciale. L'état des lieux se focalisera donc à la fois sur cette thématique et sur la signalétique fonctionnelle dans l'ensemble du périmètre du schéma directeur.
L'intégration paysagère de la signalétique notamment dans les environnements urbains, constitue un élément important de l'aménagement de l'espace public.
Dans le cas précis de Tubize, cette question doit être envisagée par rapport aux efforts communaux menés en termes de valorisation de son espace public en son coeur de ville. Les enseignes, publicités et panneaux directionnels sont en effet fortement présents en centre ville, et ces éléments interviennent de manière importante dans la perception de l'espace public et sa qualité paysagère. Dans le même temps, la signalétique fonctionnelle apporte une information adéquate sur les diverses fonctions présentes en ville et permet d'optimiser l'usage des espaces publics : localisation des parkings, des services, des espaces verts… et itinéraires les plus adéquats pour les rejoindre.
L'objectif est donc de formuler des recommandations qui permettront d'appuyer le renouvellement paysager du centre et l'amélioration de son cadre de vie, tout en facilitant la lecture et l'usage de la ville.
Parmi les aspects de signalétique, il faut distinguer la signalétique liée aux activités commerciales qui constitue une grande partie de l'information visuelle en centre ville et celle liée à l'usage fonctionnel du territoire (indication des points d'intérêt, balisage des cheminements piétons,…)
Au sein du centre ville, et plus particulièrement le long des artères commerçantes, l'information liée à l'activité commerçante monopolise fortement la perception visuelle des lieux. La multiplication des objets de signalétique, des couleurs, des polices de caractère et d'informations lumineuses, tend à créer une saturation visuelle, qui affaiblit la qualité paysagère de l'ensemble et la lisibilité de l'offre commerciale.
Il y a lieu donc à la fois de travailler, sur une signalétique qui permette de valoriser individuellement les commerces, mais aussi sur une signalétique globale permettant de créer un fil conducteur et une cohérence dans la perception que l'on peut avoir de l'ensemble commerçant.
Figure 1 : RN6, facade commerciale de faible qualité à restructurer
Figure 2 : RN6, ensemble commercial sans lisibilité globale
Au sein de la commune, la signalétique fonctionnelle ne fait pas l'objet d'une ligne graphique particulière. Les panneaux directionnels sont le plus souvent accumulés et reprennent les couleurs spécifiques de l'enseigne sans mise en cohérence particulière des panneaux et de leur support les uns avec les autres. La mise en place de supports communs intégrant une ligne graphique cohérente à l'ensemble de la commune permettrait d'améliorer la qualité de la fonction signalétique mais aussi de favoriser son intégration par rapport au cadre bâti et non bâti.
Le balisage des sentiers est réalisé à partir de poteaux en bois qui jalonnent les circuits de randonnées. Il s'agit d'un balisage simple et communément utilisé, sans personnalisation particulière par rapport à la commune de Tubize ou par rapport au circuit en particulier. La mise en place de logos ou de signalisation spécifique permettrait de personnaliser les circuits de randonnées et leur offrir une meilleure lisibilité dans le territoire.
Les enseignes bandeaux sont des dispositifs installés sur ou en parallèle du mur de façade, qui servent généralement à signifier le nom ou l'activité du commerce ou service.
Les enseignes drapeaux sont des dispositifs implantés en perpendiculaire de la façade.
Ils se distinguent des oriflammes par le fait que les oriflammes sont réalisées en toile ou en tissus, alors que les enseignes drapeaux sont en matière rigide.
Les enseignes sur mât ou totems sont désolidarisées de la façade et généralement ancrés au sol. Les enseignes sur mât sont installées sur des poteaux, alors que les totems sont réalisés en structure rigide.
Les pré-enseignes sont des éléments qui permettent de signaliser l'accès à un commerce ou un service. Dans l'exemple, ces signalisations sont structurées autour d'une signalétique commune et compacte à plusieurs commerces ; mais la plupart du temps, il s'agit de panneaux publicitaires disposés de manière anarchique sur l'espace public.
La surcharge d'informations visuelles s'opère généralement à partir de la volonté individuelle des commerces de renforcer leur visibilité depuis l'espace public. Elle aboutit la plupart du temps à la mise en place d'une multitude d'enseignes qui rivalisent en nombre, en format, en teinte voire en dispositifs lumineux et qui nuisent à la lisibilité et la qualité des espaces publics.
Il est important pour la commune de pouvoir encadrer cela, grâce à certaines règles qui permettront de mieux limiter et structurer l'information visuelle.
Limiter le nombre d'enseignes en bandeaux et en drapeaux.
Figure 3 : Règlement de publicité, enseignes et pré-enseignes, Les cahiers du commerce et de l'artisanat, Mairie de Toulouse
Figure 4 : Charte des devantures commerciales, Ville de Dax
Deux exemples de mauvaise insertion de la devanture dans la façade del’immeuble. On voit que la limite de l’étage n’est pas respectée dans le croquis de gauche, tandis que celui de droite montre une devanture qui ne fait pas de distinction entre deux façades différentes. »
Figure 5 : Règlement de publicité, enseignes et pré-enseignes, Les cahiers du commerce et de l'artisanat, Mairie de Toulouse
Figure 6 : Charte des devantures et enseignes, Ville de Saint Ouen
Les stores et auvents sont des dispositifs mobiles souvent utilisés pour protéger de la pluie ou du soleil. Ils peuvent revêtir des profils variés. On privilégiera toutefois l'installation de store droit. La raison sociale du commerce ou la désignation son activité principale pourra être indiquée sur le lambrequin du store.
Les grilles de fermetures constituent des dispositifs visant à sécuriser les commerces la nuit tombée. L'usage de mailles larges est encouragé car elles permettent une perméabilité visuelle et évite l'apparition de rez-de-chaussée aveugle durant les heures de fermeture.
Les chevalets sont des dispositifs mobiles généralement installés sur le trottoir à proximité du commerce. Leur rôle est d'indiquer des informations temporaires (menu, promotions, etc). Il est d'usage de limiter leur présence à un chevalet par commerce.
La signalétique indicative a pour but de donner des informations pour guider les divers utilisateurs par rapport aux aspects fonctionnels du territoire d'étude.
Si certaines de ces indications peuvent être spécifiques au territoire tubizien et à son « vocabulaire » signalétique, d'autres feront appel aux conventions communément admises, par exemple sur le plan technique ou au niveau de la circulation routière, largement compréhensibles par tout un chacun (ex. accès interdit).
La signalétique informative fournit des explications complémentaires aux divers utilisateurs du territoire. Elle peut prendre diverses formes.
Autre rôle de la signalétique : renforcer l'identité d'un lieu. Pour ce faire, les logos sont de plus en plus souvent utilisés puisqu'ils permettent d'associer le territoire ou le lieu à une idée ou un concept.
L'identité du lieu peut également être renforcée par des éléments de mobilier ou de signalétique qui constituent des références implicites à l'histoire ou la culture d'un territoire. Ces éléments, qui peuvent être ludiques, constituent des points de repères, des indices de rappels de la thématique générale. Il ne s'agit pas de les multiplier, mais ils peuvent trouver place à des endroits emblématiques.
Les recommandations reprises ici, visent à présenter les aspects prioritaires à prendre en compte dans la gestion de la signalétique dans le centre ville de Tubize, de notre point du vue. Il ne s'agit donc pas d'une liste exhaustive des travaux de signalétique pouvant être mis en oeuvre sur le territoire.
La mise en place d'une signalétique particulière à Tubize nécessite l'adoption d'un vocabulaire spécifique qui permette d'affirmer une identité pour l'ensemble du territoire et qui fasse sens au regard de l'histoire du territoire.
Les recommandations relatives à cette question dans les documents d'urbanisme existants (schéma de structure et règlement d'urbanisme) signalent l'intérêt de développer deux types de signalétiques, l'une lié à la ville même de Tubize, l'autre aux villages qui l'entourent dans la commune. Si ces recommandations peuvent être intéressantes en soi, il convient toutefois de s'en tenir à une déclinaison d'un vocabulaire commun qui permette de singulariser les villages tubiziens tout en affirmant leur appartenance à l'(id)entité communale.
Dès lors, si on opte pour une différenciation des matériaux liés au mobilier de signalétique (bois dans les villages, métal dans le centre ville de Tubize par exemple), il est important que les lignes graphiques et le design du mobilier de signalétique restent les mêmes sur l'ensemble du territoire.
La préservation de l'identité tubizienne constitue un des enjeux relevés dans le cadre des tables rondes organisées avec les forces vives du territoire. Communiquer sur l'histoire et les spécificités du territoire, à travers une signalétique informative peut être un moyen de relayer une connaissance du territoire et ainsi participer à la construction d'une culture commune par rapport à ses spécificités et son histoire.
Il s'agit ici de l'objectif premier de la signalétique : indiquer et renseigner pour faciliter l'orientation au sein d'un territoire. Dans ce cadre, il faut toutefois éviter la surenchère d'informations et s'en tenir simplement aux lieux les plus importants à indiquer. Selon les priorités du territoire communal, on pourra donc réaliser un focus sur les lieux administratifs et culturels (maison communale, maison culturelle, office de tourisme, école, etc.), les lieux liés à l'organisation de la mobilité et des déplacements (la gare, les parkings relais, etc.) ou encore les lieux liés aux activités commerçantes (enseignes, rues commerçantes, etc.)…
La question des réseaux de cheminements doux constitue un aspect important du schéma directeur de Tubize. Pour en encourager l'usage, la mise en place d'une signalétique identitaire, voire ludique permettrait de baliser clairement ces parcours, ou éventuellement d'apporter certaines précisions pratiques (temps de parcours, difficulté, praticabilité etc).
Ces balisages doivent être réalisés à l'aide d'un signal répétitif et cohérent. Il peut s'agit d'un mot, d'un sigle (iconographie) ou d'un code couleur.
Balisage à thème, balisage ludique
Figure 8 : Balisage ludique à thème (sentier du pré de la vache)
mobilier du balisage
La signalétique peut relever, en fonction de sa nature, du domaine privé ou du domaine public : les enseignes commerçantes par exemple relèvent du domaine privé, alors que les panneaux d'indication relèvent plus ordinairement du domaine public.
Lorsque la signalétique touche le domaine public, l'autorité reste plus ou moins libre de pouvoir aménager ses espaces publics comme elle le juge opportun. Dès lors, la mise en place d'une étude signalétique suffira à lui permettre de concrétiser ce type de projet sur son territoire.
Dans le cas où cela touche le domaine privé, la marge de manoeuvre est moins grande, et il s'agit davantage dans ce cas de concrétiser le projet à travers l'élaboration d'un règlement ou d'un guide sur les enseignes commerçantes, assortis au besoin de primes à l'embellissement des façades. Afin de procéder à ce type de procédure, il est utile d'associer - dans le cadre de l'élaboration de ce type de document - les commerçants locaux, de manière à permettre l'émergence de solutions orientées par rapport à la réalité de terrain, mais aussi de sensibiliser les acteurs du commerce aux enjeux d'un renouvellement d'image pour l'appareil commercial tubizien.